03/11/2016

Nouvelle Zélande : l'ile du nord, Te Ika-a-Māui

2 comments


26 septembre 2016 - 13 octobre 2016 ; Auckland - Kaitaia - New Plymouth - Wellington

Après 3 heures de vol j'atterris à Auckland sur l'île du nord. Il est 23h, la douanière m'accueille avec une tête d'enterrement et me demande:
- Pourquoi n'avez vous pas rempli l'adresse sur le formulaire d'entrée en Nouvelle Zélande
Je lui explique:
- je bouge tous les jours avec mon vélo, je ne reste jamais au même endroit.
- Et ce soir me demande-t-elle ?
- Je passe la nuit à l'aéroport.
Elle marmonne un charabia incompréhensible et me tamponne le passeport.
Me voilà en Nouvelle-Zélande pour un peu moins de deux mois.

Je trouve un coin à peu près tranquille pour assembler mon vélo et j'essaye de dormir un peu, allongé sur deux chaises. Autant l'aéroport de Darwin en Australie était calme et propre, autant celui d'Auckland est bruyant et plutôt sale. Le wifi n'est gratuit que pour 30min, radins !

Au petit matin je rejoins le centre ville et je récupère des pièces neuves pour mon vélo. J'arrive chez Maurice, mon hôte du soir. La chance est avec moi: il possède un magasin de vélos électriques. J'utilise son atelier pour changer cassette, chaîne, pédalier et roulements. Après 16000km, mon vélo en avait vraiment besoin.

Le lendemain je sors d'Auckland, direction le nord. Je suis la côte est jusqu'à Kaitaia. Les paysages sont magiques: collines plongeant dans la mer, plages de sable fin, gigantesque forêt de pins, pâturages, ... J'en prends plein les yeux. En Australie, il fallait faire des centaines de kilomètres pour voir du changement, ici à chaque virage je découvre un nouveau paysage.
La météo est capricieuse. Certains jours le temps est orageux et les averses se suivent tout au long de la journée, et les autres jours, le soleil sort timidement entre deux vagues de nuages. Les températures oscillent entre 8°C la nuit et 25° l'après-midi au soleil.
Pour dormir je squatte dans les parcs, les terrains de rugby et les aires de repos qui sont encore trempées par les pluies hivernales. Certains soirs j'ai l'impression de dormir dans ma baignoire. Je me cache un maximum, je n'ai pas envie de me faire réveiller par la police au beau milieu de la nuit. Je monte ma tente à la tombée de la nuit et enfourche mon vélo au petit matin sans laisser de trace. La partie nord de la Nouvelle-Zélande n'est pas le paradis du camping sauvage. Les barbelés bordent la route tel des glissières de sécurité. Il est rare de trouver un endroit "sauvage". La civilisation humaine est partout. La végétation subtropicale a été remplacée par des forêts de pins ou des pâturages. Ils ne sont plus peuplés seulement par des moutons. Depuis que le marché de la laine n'est plus aussi rentable, les vaches ont petit à petit remplacées les moutons.

Les routes sont étroites, vallonées et le trafic est dense. Je le savais en choisissant la route de la côte est. Les conducteurs n'aiment pas ralentir et n'hésitent pas à me doubler en passant à 5 centimètres de mon guidon. Ca me rappelle l'Asie !
Je traverse villes et villages où tout le monde à sa petite maison et son coin de jardin, très peu d'immeubles, même à Auckland.
C'est les vacances scolaires et je suis étonné que les parcs soient vides. Peut être que les jeunes autochtones préfèrent les jeux vidéo et les réseaux sociaux.


Après quatre jours j'arrive à Kaitaia, presque tout en haut de l'île du nord. Il est temps de redescendre par la côte ouest, la côte pluvieuse. Je l'apprendrais à mes dépends. Sur les 14 jours et 1400 km jusqu'à Wellington, je ne verrai le soleil que deux fois . Les journées de pluie se suivent et se ressemblent. La peau de mes mains et de mes pieds est fripée comme si je sortais d'une journée de piscine. Le sol est imbibé d'eau, pas terrible pour le camping.
Cette partie de l'île du nord est un peu plus sauvage et certaines petites routes sinueuses traversent le "bush" néozélandais peuplé de plantes subtropicales.

A Wellsford, une voiture s'arrête et une femme m'interpelle. Elle possède une grande propriété où elle cultive fruits, légumes, et élève des moutons et me propose de travailler pour elle pendant quelques jours ou semaines en tant que "woofer". Pour quelques heures de travail par jour, elle "m'offre" le gite et le couvert.  J'accepte juste pour l'après-midi, ça me changera du vélo et je pourrai prendre une douche chaude, le luxe après six jours de toilette "à la bouteille d'eau". C'est la première fois que je dois travailler pour avoir en retour droit au gîte et au couvert: l'hospitalité est bien différente pour les fermiers néozélandais
Le travail n'est pas trop dur, pendant 2 heures je l'aide à enlever une barrière séparant les pâturages. Ensuite je lave mes affaires, me repose et discute avec mes hôtes autour d'un délicieux repas chaud cuisiné avec les légumes du "jardin".
Je passe la nuit au sec dans la grange, allongé sur des bottes de paille. Je vis le titre de mon blog "sans feu ni lieu" et je repars le lendemain matin toujours en direction du sud. Je passe de nouveau par Auckland où le trafic est plus dense. Les routes désertiques et silencieuses d'Australie me manquent.

A Waiuku, 60km au sud ouest d'Auckland, je suis hébergé chez Tony, un retraité, fan d'arbres fruitiers et de rock'n'roll. Après un succulent plat de lasagnes, je l'accompagne à son cours de danse. Je ne peux me dérober à une invitation à danser.  Triste spectacle  ☹.
Tony remplit mes sacoches de tangelo (un agrume provenant de l'hybridation d'un mandarinier et d'un pamplemoussier) et je continue ma route sous la pluie. J'évite la route principale et je poursuis par les routes sinueuses qui m'amènent aux chutes de Marakopa: magnifique, avec les pluies de ces derniers jours. La route de Waitomo à Awakino est splendide, même si elle n'est pas goudronnée sur toute sa longueur. Je croise 2 voitures en 100km. Le bonheur !
J'arrive à New Plymouth avec une vue étonnante sur le mont Egmont. Ce volcan de 2500 mètres toujours enneigé au sommet est splendide. Il est planté au milieu d'une plaine comme un bouton d'acnée sur un front d'adolescent. C'est mon premier jour de soleil, j'en profite pour prendre quelques photos et me prélasser au soleil. Que c'est bon les vacances .

Nelle et Bruce un couple d'Américains expatrié chez les kiwis m'accueillent pour la nuit.
Les batteries de nouveau chargées je continue ma route par la côte ouest vers Wellington, la capitale.
Rien de transcendant, la route est presque plate, le paysage quelconque et le trafic s'intensifie à mesure que je me rapproche de la capitale.
J'ai le vent dans le dos. La pluie tombe tous les jours mais seulement quelques goutes : tout baigne !


Je ne pensais pas mettre les pieds dans un pays plus cher que l'Australie. C'est chose faite avec la Nouvelle Zélande. Tout est 50% a 100% plus cher comparé à l'Australie. L'insularité sans doute. J'ai troqué mon régime flocon d'avoine contre du pain de mie, du beurre de cacahuète et quelques fruits ou légumes.
Les néozélandais sont plutôt cool et ce n'est pas rare qu'ils "me tapent la discute" quand je fais une pause dans un parc. Après six mois en Australie, mon anglais n'est plus si mauvais et je n'ai plus besoin de faire répéter les gens quand ils parlent vite.
Je m'attendais à croiser quelques cyclistes mais au printemps ils ne semblent pas encore arpenter les routes. Il faut dire que le temps est nuageux ou pluvieux en permanence. Aux dires des néozélandais en été c'est mieux. Peut être !

Le ferry arrive et je charge mon vélo direction Picton sur l'île du sud.

Statistiques

Distance :  1718 km
Nb jours : 18
Nb jours de vélo : 16
Nb jours de repos : 2
Etape la plus longue : 138 km
Etape la plus courte :  33 km

Total depuis le début

Distance : 26950 km
Nb jours : 280
Nb jours de vélo : 255
Nb jours de repos : 125
Etape la plus longue : 257 km ( Australie, Nullarbor)
Etape la plus courte : 26 km
Plus haut col : 3045 m (Yunnan, Chine)
Crevaison : 10
Rayon cassé roue arrière: 9 ( ancien vélo décathlon à 100€)
temp. max/min : 49°C ( Australie) / -8°C ( Australie)


2 commentaires :

  1. Salut Cyril,
    Bon visiblement, encore quelques années avant qu'on se revoit à ce rythme là ! Bravo, c'est génial comme périple.
    J'ai l'impression que tu n'étais pas sur l'île du sud au moment du tremblement de terre, n'hésites pas à nous le confirmer.
    Bonne continuation,

    Olivier T

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  2. Yes, encore un petit moment avant mon retour. Lors du tremblement de terre j'étais à Taupo sur l'île du nord. Je n'ai rien ressenti. Je dors trop pronfondément après une journée de vélo sous la pluie et le vent.
    Dans quelques jours je serai à Ushuaia pour une grande ligne droite qui devrait me mener jusqu'au Canada
    ++
    Cyril

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