31/08/2017

Chili : Volcan Aucanquilcha 6176m

2 comments

02/06/2017 - 03/06/2017 ; Amincha - Volcan Aucanquilcha

Montée à 3800m, jusqu'au village "fantôme" d'Amincha au pied du volcan Aucanquilcha qui culmine à 6176m. Deux abuelitas (mamies) vivent  ici dans les bâtiments abandonnés de l'ancienne mine de soufre. Sur ces murs délabrés, usés, le temps s'est figé en 1993 lors de l'arrêt de la mine. Elle fut pendant son activité la plus haute mine du monde. Les mineurs travaillaient à 5900m d'altitude. Le soufre était acheminé jusqu'au petit village d'Amincha par téléphérique ou à dos de lama. Plus d'infos sur wikipedia : Aucanquilcha et ici 

Quand nous discutons avec une de ces dames, j'ai du mal à la comprendre. Elle parle un peu espagnol mais sa langue natale est celle des peuples andins: le quechua. Elle est née en Bolivie derrière la montagne nous dit-elle, et vit ici depuis des années mais ne sait plus combien. Elle a perdu la notion du temps.
Ces deux vieilles sont restées vivre ici alors que tout le monde est parti. Elles possèdent un petit champ et une maisonnette équipée de panneaux solaires. Les autres bâtiments du village sont fermés à clef, ce qui ne nous arrange pas car le vent souffle fort et qu'il fait déjà froid, alors que le soleil n'est pas encore couché. Après une inspection minutieuse des lieux nous arrivons à trouver quatre murs avec un toit. On bouche la fenêtre cassée avec des cartons et nous voilà protégés du vent.

Au matin on se déleste des affaires inutiles qu'on cache dans un bâtiment abandonné et on quitte le village d'Amincha en direction du sommet enneigé. Le chemin long et difficile n'est plus entretenu. C'est devenu le lit d'une rivière. Pédaler relève presque de l'impossible, entre les cailloux, le sable et la neige, il nous faut pousser le vélo. On avait prévu d'arriver jusqu'aux bâtiments à 5200m, passer la nuit et grimper jusqu'au sommet le lendemain. Mais c'est trop dur, même avec nos vélos "allégés". A 4900m, bloqués par le sable et la neige, nous laissons nos vélos au bord du chemin. La suite se fera à pied avec nos sacs. A 17h, on monte le camp sur une petite plateforme presque plate. Pour protéger nos tentes de ce vent glacial qui souffle fort on construit un muret en pierre et je m'endors à 5148m d'altitude. La nuit est froide, -8°C, le vent se renforce et au petit matin, c'est la tempête. Jo n'a pas dormi de la nuit à cause du mal des montagnes.
Le chemin qui monte au sommet est entièrement recouvert de neige. La voix de la sagesse ou de la peur prend le dessus et nous décidons de redescendre. Plier la tente dans ce vent relève de l'exploit. Il fait un froid glacial. Dans la descente le vent nous gifle et nous pousse presque à la renverse. On retrouve nos vélos indemnes et on les enfourche pour quitter cet endroit. La descente est chaotique. Vers 4500m, le vent se calme et l'air se réchauffe un peu.

Une heure plus tard on retrouve notre abri, nos affaires et les deux abuelitas.
En disant au revoir, une des mamies nous dit avec l'innocence d'une jeune fille:
- Quand est-ce que vous revenez ?
Et là, elle nous touche en plein cœur !
Les yeux humides nous les laissons, seules dans ces ruines, en sachant que nous ne les reverrons jamais



2 commentaires :

  1. Ca devait être des conditions apocalyptiques pour que tu ne finisse pas l'ascension ^_^
    Merci pour ce billet =)
    Biz

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  2. C'était assez violent en effet.
    Biz

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