16/01/2016

Cambodge : Veun Kham - Sihanouk

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22/12/2015 - 02/01/2015
Une nuit au poste

Nous voilà avec Seb devant le poste frontière cambodgien. Une barrière et une petite maisonnette avec deux douaniers à l’intérieur. Rien de grandiose. Les postes frontières laotiens ressemblent à des châteaux comparés à celui ci.
On présente nos visas au douanier. On s'attend ce qu'il nous demande des dollars pour le tampon mais rien. Avec le sourire il nous rend nos passeports en règle et on passe sous la barrière pour entrer au Cambodge.
Première surprise, il n'y a pratiquement personne qui passe la frontière. Pas de voiture, pas de bus, pas de camion. Pourtant on est au poste frontière le plus important entre le Laos et le Cambodge.
On changes nos devises Laotienne contre des US Dollars dans une petite baraque à cinquante mètres du poste frontière. Il faut savoir qu'au Cambodge on peut payer en dollars ou en Riel, la monnaie officiel.

On se met en selle vers Kratie, au sud. La route est chaotique, à certains endroits elle s'arrête pour laisser place à une piste de plusieurs kilomètres. Les rares camions que nous croisons nous couvrent de poussières. La mise en jambe est directe : route en mauvaise état, piste poussiéreuse, chaleur écrasante, soleil brulant ! Presque 40°C à l'ombre . Même la nuit on transpire en continu. Bienvenue dans le nord du Cambodge. Pour agrémenter tout ça, les 100 premiers kilomètres sont quasiment inhabités. Juste quelques maisonnettes de bord de route vendant quelques boissons fraiches dans des grandes glacière orange couleur DDE. La glace est livré par un scooter et sa charrette. Le livreur se ballade sur la route et découpe ses énormes blocs de glaces de 2 mètres à la scie ! Bienvenue au tiers monde. Si ça continue comme ça, la traversée du Cambodge va être assez galère.

Et puis petit à petit en s'approchant de Kratie, on retrouve un peu de civilisation: village de bord de route avec son mini marché, ses petits restos, scooters ambulants passant de village en village. Certains avec des montagnes de fruits et légumes, d'autres avec des marmites de nouilles ou de riz, d'autres encore avec des baguettes et des sandwichs, des plateaux d'escargots, ...
On trouve même du jus de sucre de canne fraichement pressé servi dans un grand verre ou un sac en plastique rempli de glaçons, excellent. Pour 1000 riel, 0.25$, on se ne prive pas. A chaque pause on se désaltère 😋.
Le scooter sert à transporter tout et n'importe quoi. Parfois on se demande comment ce petit engin de 125cc fait pour tracter tout ce poids. Ce qui est sûr c'est qu'il surchauffe, mais les cambodgiens sont bricoleurs et fabriquent des systèmes de "refroidissement liquide" à base de bidon de 5L rempli d'eau gouttant sur la culasse.

Le 24 décembre ont arrive à Kratie après trois jours de vélo. Pour Noël on se fait un bon repas local: légumes et riz frit avec de la noix de coco. Et une bonne crêpe en dessert. Pas de foie gras, langouste ou chocolat 😥. Le 26 décembre on repart en direction de Sihanouk, 450km au sud pour passer un jour de l'an au bord de la mer.

On commence à trois ce petit périple. Timo, un français de 28 ans rencontré quelques minutes plus tôt, nous accompagne. Il est parti de France en avril pour un tour du monde en vélo.
Le trafic sur la route s'intensifie un peu, ce n'est pas la Chine mais ça commence à faire du bruit. Du coup, on prend quelques routes alternatives qui se transforment souvent en pistes. Un soir ne trouvant pas d'endroit pour dormir, on s'arrête dans un temple. Les moines nous accueillent avec le sourire et nous font signe que l'on peut dormir ici ce soir. Soulagé, on discute avec eux en anglais. Puis un jeune en scooter arrive dans l'enceinte du temple. Il parle avec les moines puis nous dit que l'on ne peut pas dormir ici. Il faut qu'on aille au poste de police. Les moines nous confirment qu'il est policier. Il a le sourire donc on se dit qu'on ne risque rien de bien méchant! En arrivant au poste, il nous explique que l'on peut dormir dans le poste, c'est moins dangereux que le temple. On prend notre douche en plein air dans d'énormes jarres remplies d'eau de pluie. Plusieurs personnes sont assises sur une plateforme en bambou. Ils ne semblent pas être flics. La bière coule à flot. Ils partagent leur repas avec nous: petit friture de poisson, riz et banane. Après quelques dizaines de bières tout le monde, bien imbibé, rentre et on se couche dans le poste de police à même le sol en compagnie du jeune policier. La nuit fut agitée, pas mal de policiers rentrent et sortent. Mais aucun ne semble intrigué par notre présence. Au petit matin on quitte les lieux en remerciant nos hôtes. MERCI pour cette nuit au poste !

Après deux jours de pédale on arrive à Phnom Penh. On dit au revoir à Timo et on continue vers Sihanouk. La route est propre mais pas large et la bande d'arrêt d'urgence est en terre. Dangereux quand les fous du volants rôdent ( ils mériteraient bien quelques noms d'oiseaux mais on va rester sage et discret.) Les rois de la route avec leurs machines à quatre roues se croient tout permis une fois leur klaxon enfoncé . Doubler alors qu'on arrive en face. Nous doubler en passant à fond à quelques centimètres. On est souvent obligés de rouler sur la bande d'arrêt d'urgence en terre pour éviter les collisions.

Après 4 jours de vélo depuis Kratie et une dernière journée de 150 km on arrive à Sihanouk. Les plages de sable fin sont magnifiques. Certaines sont occupées par des bars et resto,  mais il reste encore des coins vierges. L'eau est à 27°C, parfait !
On passe 5 jours de repos et de calme. On fête la nouvelle année avec un groupe de montpelliérains rencontrés une semaine plus tôt dans le sud du Laos. Resto, bain de minuit. Un jour de l'an en short, T-shirt ça fait plaisir.
A part ses plages Sihanouk n'a rien de charmant. Le plus triste c'est de voir ces vieux blancs dégueulasses avec des jeunes cambodgiennes. Trop de prostitution dans cette ville !

Les cambodgiens sont pour la plupart souriants et sympas et plus avenants que les Laotiens. Leur teint est beaucoup plus foncé que leur voisins du Laos. Et pour cause, le soleil est brulant dans cette contrée. Même si on a l’impression que le pays est  plus pauvre que le Laos, la nourriture est plus raffinée, variée et moins chère. Pour 1$ on mange de bons plats de nouilles de riz frites, des crêpes de maïs fourrées de légumes, de viande et de cacahuètes. Niveau sucrerie les cambodgiens ne sont pas en manque : gaufre à la noix se coco, beignets de bananes. Le tout pour 500 riel, 0.12$. Bon et pas cher. Et puis les cambodgiens sont pour la plupart honnête, ils essayent rarement de nous charger deux fois le prix. À part bien sur dans les endroits touristiques où le prix pour les blancs est doublé systématiquement.

7000 km en vélo depuis Pékin. Merci à mes jambes :)
Après 7000 km plein sud depuis Pékin. Je vais remonter le Cambodge pour rejoindre les temples d’Angkor et ensuite Bangkok en Thaïlande. Quelques centaines de kilomètres plein nord avant de redescendre vers la Malaisie et l'Indonésie.


Statistiques

Distance : 736 km
Nb jours : 12
Nb jours de vélo : 7
Nb jours de repos : 5
Etape la plus longue : 153 km
Etape la plus courte : 52 km
Pas de crevaison ou de rayon cassé !!

Total depuis le début
Distance : 7100 km
Nb jours : 94
Nb jours de vélo : 62
Nb jours de repos : 32
Etape la plus longue : 208 km ( 10h de selle, Chine)
Etape la plus courte : 43 km
Plus haut col : 3045 m (Yunnan, Chine)
Crevaison : 4
Rayon cassé roue arrière: 5

1 commentaire :

  1. Toujours aussi cool
    J'étais en Thailande de mi décembre à mi janvier, on s'est raté ^^

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